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Le Territoire de Belfort |
Le Territoire
de Belfort est un département de la France
qui fait aujourd'hui partie de la région Bourgogne-Franche-Comté.
Il porte le nom de la forteresse qui surveille la "trouée de Belfort",
vaste dépression située entre les Vosges
et le Jura. Il a été le seul reste
de l'Alsace
qu'avait laissé à la France le traité de Francfort
conclu à la suite de la guerre de 1870-1871.
Mais après le retour de l'Alsace-Lorraine
à la France au lendemain de la Première Guerre mondiale,
il est resté séparé administrativement de l'Alsace.
Le Territoire de Belfort est borné au Nord-Est et à l'Est par l'Alsace (Haut-Rhin), au Sud et au Sud-Est par la Suisse (canton de Berne); au Sud-Ouest par le département du Doubs; à l'Ouest par celui de la Haute-Saône; au Nord par celui des Vosges. Le pourtour total est évalué
à 130 km environ ; il enferme une superficie de 61,044 hectares;
sa plus grande longueur, du Nord au Sud, est de 45 km; sa plus grande
Relief du sol.Structure générale.Le Territoire de Belfort est composé en partie majeure par le léger dos de terrain qui sépare les Vosges des dernières ramifications du Jura et qui est à une altitude très inférieure à celle de ces deux chaînes. L'altitude de cette plaine est d'environ 350 m entre Delle et Masevaux, à l'extrémité du département : on lui donne le nom de col on seuil de Valdieu. Plus à l'Ouest, elle se resserre encore et s'accidente de quelques collines. Cet ensemble forme, disait Reclus, « la fameuse Trouée de Belfort qui donne passage à un canal, plusieurs routes et chemins de fer et que surveille une puissante forteresse. Pour les relations pacifiques et guerrières des nations limitrophes, cette large ouverture, qui permet de contourner au Nord le rempart du Jura, au Sud celui des Vosges eut toujours une importance capitale et des événements, récents [la guerre de 1870] ont prouvé que, même de nos jours, après la construction de tant de routes entre les deux versants des monts, cette plaine intermédiaire est restée une des grandes voici; historiques de l'Europe. »L'orographie du département est formée : 1°, au Nord par les dernières ramifications des Vosges; ces montagnes couronnées de sapins, de chênes; de hêtres et de châtaigniers sont séparées des plaines par des élévations intermédiaires couvertes de vignes; 2° au Sud par les derniers contreforts du Jura. Région
des Vosges.
Du Ballon d'Alsace se détachent deux ramifications importantes, l'une vers le Sud-Est, l'autre vers le Sud-Ouest entre les deux est creusée la vallée de la Savoureuse. La chaîne occidentale, la moins considérable, mais la plus élevée des deux, sépare la vallée de Giromagny de celle de Rahin (Haute-Saône) et forme la ligne de séparation entre la Haute-Saône et le Territoire de Belfort. Les principaux sommets affectent cette forme arrondie qui leur a fait donner le nom de ballons, ou celle de petits plateaux généralement boisés, dits Hautes-Chaumes. Ce sont : du Nord-Est au Sud-Ouest, le ballon de Saint-Antoine (1001 m), la Planche des Belles-Filles (1150 m) et le mont Saint-Jean (815 m), au Sud duquel l'altitude passe subitement à 300 m. La chaîne orientale, large d'environ 10 km, sépare la vallée de Giromagny de celle de Masevaux (AIsace). Elle donne naissance aux rivières de la Madeleine, de Saint-Nicolas et de Riérvescemont. Les principaux sommets sont, du Nord-Ouest au Sud-Est, le Signal des Plaines (1091 m), le Boerenkopf (1077 m), le Signal de Sudet (928 m) et la montagne des Boulles (800 m), après laquelle l'altitude s'abaisse à 400 m. Le reste du cours de la Savoureuse est dominé par des hauteurs qui varient généralement entre 400 m et 600 m. On peut citer la montagne de Salbert (647 m), la forêt d'Arsot (493 m), que dominent au Nord-Ouest et au Nord la place de Belfort, la Miotte, la Justice, collines voisines de la ville, élevées d'une cinquantaine de mètres au-dessus de la rivière. La partie orientale du département entre Belfort et la bordure orientale n'atteint même plus 400 m. Région
du Jura.
GéologieLe Territoire de Belfort se divise au point de vue géologique en trois parties différentes qui correspondent à la structure orographique; d'un côté, les régions montueuses du Nord et du Sud appartiennent, la première au système vosgien, la seconde au système jurassique; de d'autre, la région basse de l'Est est formée de sédiments pliocènes.Région
vosgienne.
Aux schistes dévoniens, succède une bande de vieux grès rouge aux contours irréguliers. Puis on arrive aux trois assises du Trias : le grès bigarré vosgien, le muschelkalk et les marnes irisées. Région
jurassienne.
Région
de l'Est.
Enfin, ajoutons que l'on rencontre deux bandes parallèles de terrain miocène sur les deux rives de l'Allaine au voisinage de Morvillars; et des terrains d'alluvion sur les berges de la Savoureuse et de l'Allaine. Régime des eauxLe Territoire de Belfort appartient au bassin du Rhône; tous ses cours d'eau se déversent dans l'Allaine, tributaire du Doubs. L'Alaine, appelée aussi Alle, Halle ou Allan, à partir de l'embouchure de la Savoureuse, a un cours de 67 km, dont 35 en France. Elle naît en Suisse, pénètre dans le territoire de Belfort, en amont de Delle, traverse les commune de Delle, Joncherey, Thiancourt, Grandvillars, Morvillars, sépare durant quelques km le territoire de Belfort du département du Doubs, et pénètre enfin dans ce dernier.Les principaux affluents de l'Allaine sont : à droite, 1° la Cavatte, qui naît dans le canton de Berne (Suisse), puis entre dan le territoire de Belfort; elle y baigne Courcelles, Florimont, oit tombe la Vendeline, Faverois, et se jette dans I'Allaine à Joncherey; 2° la rivière de Saint-Nicolas (39 km) qui descend du Barenkopf, traverse Rougemont, Leval, Petite-Fontaine, la Chapelle-sous-Rougemont, Angeot, Larivière, Fontaine, Foussemagne, Montreux-Château; rencontre le canal du Rhône au Rhin, qui suit son cours jusqu'à la limite du département; baigne encore Froide-Fontaine, Bourogne, et se jette dans l'Allaine aux forges de Méziré, à la limite du Territoire de Belfort. Ses affluents de droite sont : le Magrobach, alimenté par, les étangs de Saint-Germain et de Romagny; la Madeleine (20 km) qui naît au Ballon Gunon (925 m) arrose le Madeleine, Etueffont-Haut, Etueffont-Bas, Anjoutey, Bethonvilliers, la Collonge, puis reçoit successivement : près de Petit-Croix, l'Autruche qui passe à Bessoncourt; en amont d'Eschêne, la Praille et la Bousserat; en aval de Froide-Fontaine, la Praie; 3° la Savoureuse (40 km), qui naît au Ballon d'Alsace, coule dans une profonde gorge boisée, arrose Lepuix, Giromagny, Chaux, Sermamagny, Valdoie, Belfort, Danjoutin, Andelnans, et quitte le Territoire de Belfort pour se jeter peu après dans le Doubs. Elle reçoit : à droite, la Beucinière, qui sort du Ballon de Saint-Antoine; le Rhôme, qui sort de la Planche des Belles-Filles, passe à Auxelles-Haut, Auxelles-Bas et à Lachapelle-sous-Chaux; le Vert-Botté, alimenté par les étangs d'Evette; la Douce; à gauche, les ruisseaux de la Goutte-des-Forges et de la Goutte-Thierry, sortis du Signal des Plaines; la Waivre, qui sort de la Forêt de Grande-Roche (1069 m), passe à Vescemont, Rougegoutte et Eloie. Etangs.
ClimatLe territoire de Belfort est soumis à deux climats différents; le climat vosgien et le climat rhodanien.Le premier règne sur toute la région située au Nord de Belfort; il est caractérisé par un hiver long et rigoureux, de brusques variations de température, et une grande humidité. On a vu le thermomètre descendre en hiver à -26°C et monter en été à +32°C. La moyenne des jours de pluie ou de brouillard est de 130. Il tombe par an de 80 cm. à 1 m d'eau, proportion supérieure à la moyenne de la France qui est de 77 cm. Les vents dominants y sont celui du Sud-Ouest, qui amène la pluie, et celui du Nord-Ouest ou bise qui amène le temps sec et le froid. Le climat rhodanien règne sur le Sud du territoire. Il n'a ni la régularité du climat séquanien ou méditerranéen, ni la dureté du climat vosgien : il est caractérisé par la beauté de l'automne. La quantité de pluie qui tombe annuellement dans cette région est de 60 cm à 80 cm. Faune et flore naturellesLes forêts couvrent le flanc des montagnes, et une partie des plaines; le chêne, le hêtre, le pin, le sapin, le mélèze, le bouleau, le châtaignier, croissent dans les régions élevées; l'orme,, le frêne, le peuplier, le Tilleul, l'érable, le robinier, dans les régions inférieures. Parmi les animaux sauvages, on remarque le loup, le renard, le chat sauvage, la loutre, le blaireau. Les sangliers existent en certain nombre; le cerf et le chevreuil sont plus rares. Le gibier de plume et de poil abonde. L'aigle, l'épervier, la buse, sont les oiseaux de proie les moins rares; la vipère et la couleuvre sont communes. Les rivières sont assez poissonneuses. (GE). |
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